IGOUMENITSA : AIE, AIE, AIE

21:30, tout va bien, la pluie est terminé, notre renfort de bimini a bien joué son rôle, nous reprenons nos activités normales. Brusquement le vent forcit, monte à près de 40 nœuds, l'ancre dérape, moteurs allumés, en pleine nuit, nous quittons ce mouillage instable. Les pêcheurs nous crient bien quelque chose, mais, en grec… et puis même, entre le bruit des moteurs et celui du vent, qu'aurions-nous entendu ? Nuit noire, le mousse a mis sa lampe de mineur et constate que l'ancre est non seulement pleine de vase, mais qu'elle traîne également une espèce de corde.

Nous partons en direction de la fin de la baie, parfois éclairée par les éclairs de l'orage, ce qui nous permet d'éviter les casiers et autres bouées qui parsèment notre route. Et puis, un voilier au mouillage qui a l'air de tenir et allume ses feux (pour nous aider… ou voir le désastre arriver ???).

Première tentative de mouillage infructueuse, le mousse dit au capitaine de faire ce qu'il peut le temps de débarrasser l'ancre de ce qui l'encombre et, bien sûr, l'empêche de tenir.

Couteau de plongée pour couper les cordes et … libérer aussi le filet qui suivait la corde. On passe sur l'état des gants recouverts de vase.

Deuxième tentative, pas mieux. Troisième tentative, ça marche, mais le moteur bâbord n'est plus opérationnel. Le filet relâché par le mousse y est-il pour quelque chose ? Mais vu les circonstances, comment aurais-je pu le monter sur le trampoline ?

Ouf, l'ancre tient, mais… moustiques sur la télé, pas très nerveux certes. Le Capitaine montre alors l'ampleur de la catastrophe. Au bas mot, une centaine de moustiques sont rentrés. Demi-heure pour les tuer et demi-heure pour nettoyer le champ de bataille. Pas question de sortir, il y en a autant qui attendent à l'extérieur. Inutile de dire que le riz est trop cuit et que le moral des troupes n'est pas au mieux.

23:00, le mousse tente une sortie : anti-moustique pour la peau, documentation du Wind Instrument, lampe de mineur (faudra qu'on pense aux piles) et… polaire (fait pas chaud). On pulvérise les monstres carnivores et on règle l'alarme vent à 20 nœuds.

C'est bon, on peut aller se coucher, on l'a bien mérité.

Non, y a pas de photo !!!!

Et que ceux qui disent que nous ne montrons que le côté idyllique de la navigation soient (malheureusement) satisfaits.