Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La grande aventure de Nemo sur les flots
La grande aventure de Nemo sur les flots
Publicité
La grande aventure de Nemo sur les flots
Archives
Derniers commentaires
Albums Photos
5 août 2009

HISTOIRE DE SYRACUSE

       

Syracuse (Siracusa en Italien, Sarausa en sicilien) est une ville italienne d'environ 123 000 habitants située sur la côte, au sud-est de la Sicile.

Syracuse fut fondée au VIIIe siècle av. J.-C. par des colons grecs venant de Corinthe. Elle est aujourd'hui la principale ville de la province de Syracuse. Cicéron la présenta comme la plus grande et la plus belle des villes grecques. Depuis 2005, son centre historique fait partie de la liste du patrimoine mondial de l'humanité établie par l'Unesco.

Histoire de la Sicile grecque.

Les colons grecs partis de Corinthe fondèrent cette ville en 734 avant l'ère chrétienne sur l'île d'Ortygie. Ils la baptisèrent Sirako qui veut dire marécage en grec. La ville se développa rapidement grâce aux riches plaines de la région pour devenir l'une des colonies grecques les plus brillantes d'occident. Syracuse essaima en Sicile et fonda plusieurs cités : Akrai en -664, Kasmenai-Casmene en -643, Camarina en -589…

Gélon, le tyran de Gela se rendit maître de Syracuse en 485 av. J.-C. Il y transféra son pouvoir, laissant son frère Hiéron Ier commander Géla. Sous son règne, Syracuse devint la puissance hellénique dominante de l'époque ; les Grecs de la grande terre recherchèrent son aide contre la Perse, mais se désistèrent devant ses ambitions. Allié à Théron, tyran d'Acragas (Agrigente), il battit à Himère, en 480, une grande expédition carthaginoise, selon la tradition, le jour même où les Grecs battirent les Perses à Salamine.

Après la mort de Gélon, son frère Hiéron Ier lui succéda et commença une politique de mécénat et invita à sa cour les poètes grecs Simonide de Céos, Eschyle et Pindare. Ce dernier compose en son honneur la Première Pythique.

En -474, Syracuse bat les Étrusques à la bataille de Cumes.

En -466, il fut renversé et un régime démocratique fut installé pour soixante ans.

En -453, Syracuse bat de nouveau les districts miniers étrusques en Corse et sur l'île d'Elbe.

L'expédition de Sicile

Au Ve siècle av. J.-C., dans le contexte de la guerre du Péloponnèse, Athènes voulait contrer la puissance grandissante de Syracuse et prendre pied en Sicile pour s'assurer le contrôle total de la mer. L'expédition de Sicile prit la mer sous le commandement de Nicias, d'Alcibiade et de Lamachos en juin 415. Les Syracusains recherchèrent l'appui de Sparte, la cité ennemie d'Athènes. En 413 av. J.-C., Syracuse fut assiégée par les Athéniens qui sont défaits au cours d'une bataille navale dans la rade, grâce au génie tactique d'Hermocrate.

En 410, des négociations pour rétablir la paix entre Agrigente (alors Agrakas) et les Elymiens échouent déclenchant une longue série de conflits avec Carthage (qui ne se terminera qu'en 340 av. J-C).En 406, Carthage profite de ce contexte pour attaquer Agrigente, Gela et Syracuse, mais elle est arrêtée par une épidémie de peste. La paix est signée en 405. Les guerres reprendront ensuite de 398 à 393, de 383 à 376, de 367 à 366 et de 345 à 341. Dans l'ensemble, l'équilibre des forces sur l'île n'est pas remis en cause.

Sous le règne du tyran Denys l'Ancien (-405,-367), Syracuse envoie des mercenaires pour aider le perse Cyrus le Jeune dans sa révolte contre le souverain achéménide Artaxerxès II Mnèmon. Les anecdotes sur Denys l'Ancien sont innombrables et l'on peut encore voir dans les environs de la ville, la fameuse " Oreille de Denys ", une anfractuosité par laquelle le tyran pouvait surprendre les conversations de ses prisonniers enfermés dans une grotte. Denys l'Ancien conquit une grande partie de la Sicile et leva des tributs qui lui permirent de renforcer son arsenal. En -384, Denys en profite pour piller le site de Pyrgi.

Le tyran Denys le Jeune fait venir Platon à Syracuse. Le philosophe grec se noue d'amitié avec son oncle maternel Dion. Dion est exilé par son neveu en 366, part vivre en Grèce et prend la tête de l'opposition. Il s'empare du pouvoir en 357 puis meurt assassiné en 354.

Début du déclin

En 315 av. J-C, le tyran Agathocles déclenche une nouvelle guerre contre les Carthaginois. Il réussit en 309 à envahir l'Afrique du Nord mais ne peut vaincre les murs de Carthage. Il est vaincu en 307 laissant la cité punique devenir la principale puissance de l'île.

Première guerre punique (264-241 av. J.-C.)

En raison de sa position géographique entre la péninsule italienne aux mains des Romains et de l'Afrique du nord, contrôlée par Carthage, la Sicile fut un enjeu majeur entre les deux puissances. En 269 av. J.-C., Hiéron II, le tyran de Syracuse, attaque les anciens mercenaires d'Agathoclès qui occupent Messine. Ceux-ci appellent au secours Rome et Carthage. En 264 av. J.-C., les Carthaginois prennent la ville de Messine. Le général romain Appius Claudius Caudex traverse le détroit de Messine et prend par surprise la garnison punique de Messine. Casus belli de la première guerre punique. Hiéron II s'allie à Rome contre Carthage, ce qui permet à la cité de conserver son territoire et son indépendance.

Deuxième guerre punique

Lors de la deuxième guerre punique, après que Syracuse s'est brièvement alliée à Hannibal, alors positionné à Capoue, les Romains, dirigés par le consul Marcus Claudius Marcellus, assiègent en 215 avant l'ère chrétienne la ville qui résiste durant trois ans, grâce notamment aux machines conçues par son habitant le plus célèbre : Archimède.

Archimède

La légende veut qu'il ait mis au point des miroirs géants pour réfléchir et concentrer les rayons du soleil dans les voiles des navires romains et ainsi les enflammer. L'historien romain Tite-Live (XXIV-34) décrit le rôle important d'Archimède comme ingénieur dans la défense de sa ville (aménagement des remparts, construction de meurtrières, construction de petits scorpions et différentes machines de guerre), mais il ne dit pas un mot de ces fameux miroirs. De même, il raconte la prise de Syracuse, organisée pendant la nuit non par crainte du soleil, mais pour profiter du relâchement général lors de trois jours de festivités (généreusement arrosées) en l'honneur de la déesse Diane. (XXV-23)

Domination romaine

Quoi qu'il en soit, en 212, les Romains s'emparent de la ville et la mettent à sac. À cette occasion, un soldat désobéit aux ordres et tue Archimède dans sa maison, tandis qu'il contemplait des figures géométriques.

Martyre de sainte Lucie

Au début du IVe siècle, martyre de la syracusaine sainte Lucie (ou sainte Luce) : les Romains la firent brûler vive. La légende raconte qu'elle ne mourut pas et qu'il fallut la transpercer avec un glaive. Elle est la patronne de Syracuse.

Fouilles archéologiques

Depuis les années 1950, beaucoup de fouilles sous-marines ont aussi été conduites en Sicile et notamment dans la région de Syracuse. Des fouilles dans le port de Syracuse ont révélé des vestiges de l’ancien petit port, ou lakkios, un môle, ainsi que des murs du port. Dans l’isthme, beaucoup d’objets de l’époque classique ont été trouvés. Des caniveaux en marbre grec de l’époque classique, et des colonnes en marbre ont aussi été trouvées. Thucydide mentionne le port dans ses Histoires (14.42). Ce port a été connu sous le nom ‘le port en marbre’ dans certains écrits. L’historien romain Florus nous le décrit dans son livre (Book II, Ch. 6, section 34) et Cicéron dans son cinquième discours contre Verres nous décrit le port (Ch. 37, section 95)).

Moyen Âge

Devant le risque de voir les Sarrasins envahir la Sicile, l'empereur byzantin Constant II prend en 663 la décision historique de transférer sa capitale à Syracuse. Il meurt assassiné en 668 dans sa retraite occidentale et après un échec à Bénévent devant les Lombards du roi Grimoald Ier de Bénévent. Les musulmans conquirent la ville en 878. Les dynasties des Aghlabides et Kalbites règnent sur la Sicile jusque dans la seconde moitié du XIe siècle. En 1085 les Normands de Roger de Hauteville les remplacent et en 1194 Henri le Cruel occupe Syracuse. Sous le roi Frédéric de Hohenstaufen la ville ainsi que l'ensemble de l'île retrouvent sa prospérité. Au XIIIe siècle, les Syracusains reçoivent des privilèges de la part des princes aragonais en récompense de leur soutien contre les Angevins.

Quelques monuments

Temple d'Apollon

Le temple d'Apollon présente d'importants vestiges dans un îlot de verdure complètement dégagé en 1933 et 1945, à l'entrée d'Ortygie, juste à l'est des ponts permettant l'accès à la vieille ville. L'identification est certaine, reposant sur une inscription trouvée sur l'une des marches.

C'est un temple dorique périptère hexastyle, en grès, présentant un plan allongé (caractéristique commune à tous les temples de Sicile) de 58 x 24 m, à 6 colonnes sur 17. Ces colonnes sont monolithes, de 8 m de hauteur et 2 m de diamètre, et supportent un entablement très haut (2,15 m), qui était complété par des éléments en bois, comme souvent dans les temples archaïques. Des figures et éléments de terre cuite décoraient l'ensemble : Gorgones, sphinx et acrotères, à l'exception de l'acrotère central, en pierre.

Une seconde rangée de colonnes, allongeant encore le plan et distinguant bien l'entrée, donnait accès à un pronaos à deux colonnes in antis, puis à une cella et un adyton. Nulle place pour un opisthodome dans une telle configuration.

Sur une marche, du côté est, figure une inscription habituellement comprise comme : " Cléomède, fils de Cnidieidas, le fit pour Apollon, il éleva les colonnes, ce qui est un beau travail ". Il est exceptionnel de connaître ainsi le nom de l'architecte d'un temple archaïque : il est clair que la construction de colonnes de pierre a été reconnue comme un exploit par ses contemporains accoutumés aux colonnades de bois.

C'est le plus ancien de tous les temples doriques périptères de Sicile (et presque aussi de manière absolue), qui ne peut être comparé qu'au temple d'Apollon à Corinthe. Il doit remonter au premier quart du -VIe siècle.

Sur les côtés sud et est sont conservés des murets qui marquaient les limites du téménos.

Temple de Zeus

Deux colonnes émergent d'un rectangle de verdure, sur la baie, à l'ouest d'Ortygie : ce sont les vestiges du temple de Zeus. Juché sur une colline, il servait d'amer pour les marins.

Sa conception est assez semblable à celle du temple d'Apollon, mais il lui est probablement un peu postérieur : sa construction doit se situer dans les premières décennies du -VIe siècle.

On retrouve le plan d'un temple dorique hexastyle périptère décoré de terres cuites, à 6 x 17 colonnes monolithes de 8 m de haut, 1,84 m de diamètre, à pronaos et adyton, dépourvu d'opisthodome.

Temple d'Athena

Le temple d'Athéna, au sud de l'île d'Ortygie, est dorique périptère, à 6 x 14 colonnes, de 22 x 55 m, plus récent que les précédents et daté du début du -Ve siècle. Les colonnes à 20 cannelures, de 8,70 m de haut, ont un diamètre inférieur d'1,90 m ; elles présentent encore un léger renflement. Le conflit d'angles est résolu classiquement par la contraction des entrecolonnements d'extrémités. Cet édifice en calcaire local allié à du marbre des Cyclades succède à un autre temple du milieu du VIe siècle, reconnu lors des fouilles de 1912.

Le plan, cette fois, est canonique, avec pronaos et opisthodome in antis disposés symétriquement. L'entrée était à l'est.

Le temple fut converti en mosquée au VIIe siècle, puis christianisé au XIe siècle, avec l'entrée passant à l'ouest. Il est aujourd'hui incorporé au bâtiment de la cathédrale (Duomo di Siracusa), dont il forme la nef (anciens murs de la cella percés de baies) et les bas-côtés (ancien péristyle). Les colonnes doriques peuvent être observées aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur de la cathédrale, surtout depuis le démontage des ornements baroques intérieurs, réalisé en 1925. Cette transformation est très semblable à celle subie par le Temple de la Concorde à Agrigente

Théâtre grec

15 000 spectateurs, c'est le plus vaste de l'île ; il est plus grand que le théâtre d'Épidaure en Grèce. Son plan est attribué à Democopos au Ve siècle av. J.-C. Diamètre : 138 mètres. Platon, Pindare et Euripide le fréquentèrent.

Fontaine mythologique d'Aréthuse

la légende raconte qu'Alphée, dieu fleuve, poursuivit la nymphe Aréthuse (qui s'était baignée dans ses eaux) sous l'apparence d'un chasseur. Effrayée, elle s'enfuit jusqu'en Sicile, où elle se réfugia sur l'île d'Ortygie, près de Syracuse. Artémis la changea en source. Mais Alphée, déterminé, répandit ses eaux sous la mer jusqu'en Sicile, et émergea à Ortygie afin de fusionner avec Aréthuse.

Quelques autres monuments :

  • Église de la larme (Madolina della lacrime)
  • Église normande San Nicolo
  • Palais Montalto (XIVe siècle)
  • Palais Lanza (XVe siècle)
  • Palais Beneventano del Bosco
  • Palais Bellomo (XIIIe - XVe siècles) : abrite aujourd'hui la Galerie Régionale

Et maintenant les photos : La fontaine Aretuse, l'oreille de Denys, quelques "menues monnaies", l'autel Hieron, l'amphithéâtre romain et le théâtre.

FontaineAretuse

OreilleDenys

SNGANS_358

AutelHieron

Syracuse_amphi_Romain

Theatre1

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité